L’apiculture est devenue ce que nous connaissons grâce à la compréhension de la biologie des abeilles. C’est l’étude des scientifiques – à partir du 18 ème siècle – qui a permis de comprendre le fonctionnement d’une colonie d’abeilles, mais aussi les besoins des individus qui la composent. Les abeilles sont des insectes sociaux qui ont survécu en organisant et en répartissant le travail entre les trois castes d’insectes : ouvrières, faux-bourdon et reines.
Les trois castes chez les abeilles
Les abeilles mellifères se différencient en trois castes : ouvrière, reine et faux-bourdon. On retrouve cette spécialisation chez la plupart des Hyménoptères sociaux : frelons, guêpes, fourmis,…
Les ouvrières
Les ouvrières sont des femelles qui gardent leurs organes reproducteurs immatures. Sauf conditions exceptionnelles, les ouvrières ne pondent pas. Leur vie est donc consacrée à l’entretien du nid, à sa défense, au soin du couvain – oeuf, larve et nymphe – et à la collecte de la nourriture.
Une ouvrière peut vivre deux mois, si elle naît au printemps ou en été. Et plus de quatre mois si elle vient au monde en automne et qu’elle hivernera.
Les ouvrières sont les individus les plus nombreux dans une colonie d’abeilles. On en compte plusieurs milliers. Sans un grand nombre d’ouvrières, une colonie ne peut pas survivre.
Les faux-bourdons
Les faux-bourdons sont les mâles chez les abeilles mellifères. Ils ne sont pas présents en permanence dans la colonie. Ils naissent au printemps avant de début de la saison de l’essaimage. À la fin de l’été, les faux-bourdons ne sont plus tolérés dans les colonies et sont rejetés à l’extérieur où ils meurent de faim.
Les reines
La reine est une femelle qui après fécondation va pondre tout au long de sa vie. Elle peut vivre jusqu’à 5 ans et parfois plus. Mais en apiculture, la plupart vivent trois ans. Au-delà, elles sont généralement moins fécondes et les apiculteurs choisissent souvent de les remplacer par des reines plus jeunes.
Il n’existe qu’une seule reine en ponte au sein d’une colonie. Lorsque deux reines ou plus sont présentes, un combat à mort à lieu. C’est la survivante qui assurera la ponte et transmettra ses gènes à sa descendance.
La dynamique de la colonie d’abeilles
La colonie d’abeilles est souvent présenté comme un super-organisme où les individus n’ont qu’une importance secondaire. Au cours de son existence la colonie va suivre des cycles réguliers d’une année à l’autre. Ces cycles sont dépendants des conditions météorologiques.
La récolte du nectar
Les abeilles sont des insectes qui se nourrissent de produits d’origine végétale : le nectar et le pollen. Elle consomme aussi les exsudats des pucerons et des cochenilles, que l’on nomme du miellat. Mais contrairement aux guêpes et aux frelons, les abeilles ne chassent pas des insectes et des araignées pour nourrir leurs larves.
Les abeilles se nourrissent sur de nombreuses espèces de plantes à fleurs. Elles jouent un rôle important pour la pollinisation. La raréfaction de ces insectes entrainera des bouleversements écologiques. L’impact sur l’agriculture serait aussi important, car de nombreuses plantes dont nous nous alimentons dépendent de la pollinisation pour produire leurs fruits.
La récolte du nectar stimule la ponte de la reine. Les périodes de miellées entrainent une augmentation de la population des abeilles. La dynamique d’une colonie d’abeilles dépend de la quantité et de la diversité des plantes que l’on trouve sur l’aire de butinage.
L’aire de butinage est souvent représentée comme un cercle dont le centre est l’emplacement de la colonie et le rayon mesure 3 kilomètres. Mais le premier kilomètre autour de la ruche a le plus d’importance pour la colonie, car ce territoire est intensément exploité par les butineuses. Ce qui n’empêche pas ces ouvrières de s’éloigner au delà de 5 kilomètres si les ressources proches viennent à manquer.
L’essaimage
Une colonie d’abeilles est fondée par un essaim. C’est-à-dire un groupe de milliers d’individus, qui comprend une reine. Ainsi, contrairement aux fourmis, aux frelons et aux bourdons, une reine ne peut pas fonder seule une colonie.
Un essaim quitte une colonie qui contient suffisamment d’individus et de réserve de miel. Dans le sud de la France, les colonies essaiment plus régulièrement que dans le nord de l’hexagone. Ce phénomène est du à des ressources plus abondantes dans le milieu naturel, mais aussi par les caractéristiques génétiques des abeilles noires locales.
L’hivernage
Le passage de l’hiver est une période cruciale pour chaque colonie. Les colonies d’abeilles consomment plus de miel qu’elles n’en produisent. Ce déficit doit être calculé par l’apiculteur, car une disette est souvent mortelle. En cas de manque de miel, l’apiculteur pratiquera le nourrissement – terme propre à l’apiculture – avec du sucre candi.
Sur les zones proches du littoral, l’hiver reste généralement clément. Les abeilles peuvent profiter des miellées d’arbustes qui fleurissent en automne et en hiver, comme l’arbousier. Par contre, les abeilles qui vivent à l’intérieur des terres font face à des températures plus froides. Il en va de même des colonies gardées dans les ruchers de montagne.
Pour garder leurs colonies dans de meilleures conditions, beaucoup d’apiculteurs provençaux transhument leurs ruches dans les vallées et les pleines du bord de mer. Leurs colonies remonteront au printemps dans l’arrière pays. Toutefois, les colonies dont les réserves de miel sont suffisantes peuvent affronter l’hiver sans problème.